En route pour Cuba – épisode 5

Emerveillement entre nature et culture à Trinidad

Aujourd’hui, je t’emmène avec nous découvrir Trinidad. Pour te mettre dans l’ambiance je te propose cette petite merveille que j’avais en tête tout au long de nos trois jours là-bas. En vérité, ce n’est pas de la Trinidad de Cuba que l’on parle mais de Trinidad et Tobago mais j’adore cette chanson, dans toutes ses versions et en plus, je trouve qu’elle va à merveille avec l’esprit de la ville et son charme désuet.

Comme je te le disais dans l’article précédent, Trinidad, est l’une des immanquables du séjour. Avec ses parcs naturels, son architecture coloniale classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO et son ambiance festive, elle avait tous les ingrédients pour nous ravir… Et sans vouloir spoiler, nous n’avons pas été déçus. Je me suis rendu compte que l’article sur La Havane avait été particulièrement long car j’avais voulu d’embarquer avec nous dans un résumé détaillé des trois jours que nous y avions passé mais je me suis laissée emportée.

Aussi pour ce nouvel article, je tiens à préserver l’esprit carnet de voyage mais je vais essayer d’être plus brève.

Dimanche 14 avril : à la découverte de Trinidad

Après un dernier petit tour dans Remedios, nous sommes heureux de retrouver notre chauffeur et de partir enfin à la découverte de Trinidad. Je crois que c’est l’une des premières villes pour laquelle j’ai eu un coup de coeur à Cuba. L’ambiance que j’y voyais sur les photos me faisait penser à une vieille saga de l’été que j’avais regardé quand j’étais petite, je ne sais pas si tu te souviens, ça s’appelait Terre Indigo. Je te vois déjà prêt à me chambrer sur mes coups télévisuels vintage, mais j’assume… J’étais déjà amoureuse avant d’y aller de ses couleurs et de son ambiance hors du temps.

C’est par la montagne que nous avons accédé à la ville. La route n’est pas dans un état formidable, mais on y a rencontré tout un tas de marchands qui vendent leurs récoltes de fruits sur le pas de leur porte. Et ce matin, C. a décidé de nous faire faire le plein de vitamines siffle les vendeurs pour pour acheter des bananes directement prélevées de leur régime et nous faire découvrir le namey. C’est un gros fruit à la chair orange, qui ressemble un peu à une mangue. La graine est énorme, on l’a gardée en souvenir dans notre boite à trésors du voyage en souvenir de ces arrêts improvisés.

Sur le chemin, nous avons aussi fait un arrêt à Mañaca Iznaga. Postée à quelques pas de la voie ferrée, aujourd’hui empruntée par le petit train touristique, une grande tour y surplombe toute la Valle de Los Ingenios. Dans le temps, elle servait à surveiller les esclaves dans les plantations de canne à sucre. Aujourd’hui, elle offre toujours un panorama à couper le souffle sur la vallée et accueille un charmant marché artisanal, où tu pourras trouver les fameux colliers de graines, mais aussi de très belles nappes, petits hauts brodés et de délicieuses petites robes pour les petites filles. Ne pars pas de là sans goûter au guarapo, le jus extrait de la canne à sucre, qui te laisse une moustache toute blanche. Si tu arrives à l’heure du repas, tu trouveras aussi un restaurant où déjeûner mais je ne pourrais pas t’en dire plus car nous n’y avons pas mangé.

Pour les 4 prochains jours, nous séjournerons à la Casona. Cette maison de maîtres sur les hauteurs de Trinidad dispose d’un grand parc arboré où se baladent des caméléons, une écurie, un potager, et ce qui était avant une piscine, fermée dorénavant car les casas particulares n’ont plus le droit d’offrir cette prestation à leurs clients. C’est donc là que nous disons au revoir à C. que nous retrouverons en fin de semaine pour nous reconduire à l’aéroport.

Après un cocktail de bienvenue, nous allons déposer nos valises et nous partons explorer le parc. Malgré la chaleur ambiante, il fait relativement frais sous les arbres du parc et les garçons se prennent à jouer les photographes animalier et à shooter sous tous les angles les caméléons du parc.

La fin d’après midi est consacrée à l’organisation des excursions des prochains jours, la Valle de los Ingenios et la visite du Parc de Topes de Collante et à la découverte de la ville, de ses façades colorées, ses balustrades ouvragées, ses petits stands d’artisanat.

Mais qui dit Trinidad, dit salsa, encore plus qu’à la Havane, les rues sont pleines de musique, de la Casa de Cultura – où l’on s’est littéralement fait hâper par des petits vieux pour assister au balleti comme on dit chez nous du dimanche après midi, et après l’épisode endiablé de la veille où Wanderlustdad s’est retrouvé en dieu de la piste, c’est à mon tour d’honorer un gentil cavalier – en passant par les restos et la mythique, Casa de la Musica, où tout le monde se mélange pour écouter sur les marches, des groupes qui se succèdent du milieu de l’après midi jusqu’à tard dans la soirée.

Elle nous a longtemps fait rêver cette Casa de la Musica, on appréhendait un peu d’y aller avec les enfants mais c’est vraiment très familial, un endroit vraiment sympa où se poser pour simplement écouter de la musique ou si le coeur d’en dit commencer à danser. Il n’y a pas un soir, où l’on y est pas passé et l’ambiance de la salsa en live ! Comment te dire ? Magique !

Lundi 15 avril : la Valle de los Ingenios

Après une nuit marquée par une chasse au crabe de terre dans les chambre des garçons, (heureusement qu’ils dormaient à ce moment là et qu’ils ne se sont pas réveillés, on les aurait entendus hurler jusqu’en Chine je crois), on se lève très enthousiastes à l’idée de l’aventure qui nous attend. Aujourd’hui, nous allons visiter la Valle de los Ingenios à cheval. Je te passe encore une fois le petit déjeûner gargantuesque, tu commences à y être habitué mais la Casona fait partie du top 3 des petits déjeûners cubains que nous avons pu prendre.

Rendez-vous est donné à 10h00, devant notre terrasse qui donne sur les écuries pour partir à la découverte de la Valle. Contrairement à Viñales où on avait monté nature peinture, ici notre guide tient à nous équiper de pied en cap. Autant je valide l’aspect sécuritaire, autant quand il fait 40°, avec les chaps, liposuccion lowcost du mollet garantie et sous la bombe, il y a des chances que ta cervelle fonde…

À la sortie de la casa, on continue notre découverte des ruelles de Trinidad, hors du centre historique et touristique, la pauvreté est partout et on ne se sent pas toujours très à l’aise. Pas parce que l’on s’y sent en insécurité mais plutôt parce que l’on se prend vraiment la misère dans la figure lorsque l’on sort de notre « cage dorée ». On a l’impression que le temps s’est arrêté, un cordonnier tient boutique devant sa porte. Très vite, on arrive à la sortie de la ville. La rupture est très nette, dès le passage des deux obélisques qui marquent l’entrée de Trinidad, on est immergés en pleine campagne. Inutile de te dire qu’on est pas les seuls. C’est un peu l’autoroute du cheval à cet endroit là. De nombreux groupes attendent de pouvoir descendre dans la vallée.

Heureusement que l’itinéraire que nous fait emprunter J.C notre guide est plus tranquille. On y croise de petites maisons, des vaches qui broutent, des papillons de toutes les couleurs et on goûte au calme de la verdure. C’est encore mieux que ce qu’on avait pu voir sur les guides. Au bout d’une bonne petite heure, nous descendons de nos montures, payons les quelques CUC demandés pour l’accès au sentier et nous finissons le chemin à pied, nous arrivons à une cascade où nous pouvons faire une pause baignade pour nous rafraîchir. Là encore, nous ne sommes pas les seuls, ça crie, ça plonge, ça fait des bombes dans toutes les langues possibles pendant que les cowboys patientent à la buvette en échangeant sur leurs groupes respectifs. Cette petite parenthèse aquatique, bien que fréquentée est très agréable pour affronter ensuite le retour sous le soleil du début d’après midi.

Et oui, parce qu’une chose est sûre : sortir de l’eau, te rhabiller et remonter en salle, sous la chaleur, je te raconte pas le choc thermique. Le retour est assez long et gourmand en eau. Malgré le plaisir d’être toujours immergé dans le vert, on a hâte de rentrer parce que le soleil ne pardonne pas. Petit conseil, si tu dois planifier ce genre d’excursion, privilégie la fin d’après midi. Ce sera sûrement plus agréable.

C’est aussi rouges que le crabe de terre qui s’est invité pendant la nuit que l’on arrive à l’hôtel et que l’on file prendre une douche et faire une sieste bien méritée.

Pour la fin de l’après-midi, on décide d’aller se renseigner à la gare pour notre transfert vers Cienfuegos et tester la balade photo proposée dans le Lonely Planet. L’idée c’est d’aller se perdre dans les ruelles derrière la Plaza Mayor, jusqu’au Barrio Los Tres Cruces.

Le quartier est plutôt modeste et entre deux scènes de vie quotidienne, c’est souvent que l’on nous arrête pour nous demander si on n’a pas un peu de savon, des vêtements pour les enfants dont on voudrait se débarrasser. Si tu prévois d’aller à Trinidad, penses à récupérer les savonnettes et les shampooings dans les hôtels et à les glisser dans ton sac, tu feras sûrement des heureux, au fil des rues…

Le tour se finit par le temple de Yemaya, puis on file manger à la Terraza Colonial, où on est les premiers clients de la soirée. C’est un chouette petit resto, la cuisine y est bonne et les prix sont raisonnables.

La soirée se termine par un peu de musique à la Casa de la Musica et une canchanchara, cocktail emblématique de Trinidad à base de Rhum vieux, limonade citron et miel et qui à notre humble avis dépasse très largement le mojito mais elle est abrégée par une averse tropicale. Croisons les doigts pour le temps soit clément demain…

Mardi 16 avril : Topes de Collante et Vegas Grande

Aujourd’hui au petit déj’ on retrouve nos voisins de l’avion, comme quoi l’ile est vraiment toute petite… C’est chouette d’échanger nos impressions de voyage, d’autant que l’on a pas eu les mêmes itinéraires.

Le déjeûner est assez rapide car nous avons rendez-vous assez tôt et assez loin de la casa pour le départ de notre excursion. C’est l’une des seules que nous avons réservé avec cubanacan, nous nous sommes toujours débrouillés avec nos hôtes ou par nous même jusqu’à présent.

Le programme, choisi par les garçons, la visite du parc de Topes de Collante en camion soviétique avec repas inclus pour une trentaine de CUC par adulte et la moitié pour les enfants de mémoire. Une journée placée sous le signe de l’aventure, d’autant que notre guide ressemble à s’y méprendre à Dwayne Johnson, ils ont l’impression d’avoir entamé une partie de Jumanji. Espérons, que les éléments ne se déchaînerons pas contre nous aujourd’hui. Après une pause pipi et un arrêt au musée du Café où l’on retrouve tout ce que l’on a appris à Viñales lors de notre visite à la finca l’Armonia, (tu te souviens ? j’en avais parlé ici) on remonte dans notre camion pour une espèce de Space Mountain à travers les routes à lacets jusqu’à l’entrée du sentier de Vegas Grande (à savoir si tu souhaites t’y rendre par tes propres moyens que l’accès au sentier est payant entre 6 et 10 CUC par personne de mémoire).

La randonnée est accessible pour les enfants bien qu’un peu rude sur à la remontée. On a pu y voir des colibris, des tokororos, l’oiseau emblématique de Cuba avec ses plumes aux couleurs du drapeau. C’était assez sympa pour eux de se perdre au milieu de la jungle, quant à la cascade de Vegas Grande, elle est très impressionnante et plutôt fréquentée pour la baignade en fin de matinée. Contrairement aux autres excursions que l’on a pu faire, celle-ci est minutée, 1h00 pour la baignade, un horaire prévu pour le repas, un temps prévu pour l’observation du panorama, monte du camion, descend du camion. Pour nous qui n’avons pas l’habitude des voyages organisés, c’est assez déconcertant. Ça passe sur une journée mais je ne m’imagine pas faire ça sur plusieurs jours. Le restaurant Mi restauro, en bord de route avant l’entrée du parc de Topes de Collante, propose un repas correct pour être compris dans le prix de l’excursion mais ce n’est pas non plus la folie culinaire, on a connu des jours meilleurs…

Débarqués du camion à Trinidad, on profite pour visiter l’église San Francisco de Paula, puis on remonte en direction de la casa pour aller se reposer un peu avant notre dernière soirée à la casa de la musica de Trinidad. Ce soir encore ce sera glace, pizza et canchanchara pour les grands et piña colada sans alcool pour les enfants, dans l’une des tavernes du centre. Les groupes se suivent et ne se ressemblent pas mais on apprécie ce soir encore la fraîcheur des escaliers, la musique live et la danse…

Bref, on a adoré Trinidad, sa nature verdoyante, son histoire et sa musique, mais l’aventure ici se termine. Demain nous mettons le cap sur Cienfuegos, autre bijou du Sud et ville hautement musicale, mais je t’en dirai plus la prochaine fois. Pour terminer cet article je te laisse avec cette session live d’Alexander Abreu qui rend tellement bien l’esprit de la Casa de la Musica de Trinidad. Mes pieds bougent déjà, je vais faire deux ou trois pas de rumba avant de m’échauffer pour écrire le prochain article sur Cienfuegos.

En attendant, tu peux continuer de nous suivre sur Facebook et sur Instagram.

À bientôt 😉

Publié par

wanderlustmum13

Passionnée de voyage et de littérature, je vous propose de suivre les aventures de notre famille vadrouilleuse 🚲🚖 🚞🌎🌍🌏 🛺🚗✈️

5 réflexions au sujet de “En route pour Cuba – épisode 5”

  1. Je ne connais pas du tout Cuba. Cela fait partie de ma « to do list » (assez longue d’ailleurs!) Ton article est très détaillé et donne plein d’idées, merci pour cette découverte

    Aimé par 1 personne

    1. À faire sans conteste, c’est vraiment une destination incroyable sous plein d’aspect et humaine très forte 😍. N’hésite pas à regarder tous les articles du carnet de voyage. Il m’en reste encore deux à écrire avant de fermer le livre, jusqu’à la prochaine fois qui sait. Maintenant, on aimerait découvrir l’Este, la région de Santiago, Baracoa etc…

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