Cuba : ma booklist : des guides, des livres et autres petites références pour te mettre dans l’ambiance

Et voilà l’un des derniers articles de ma série cubaine. Avec cet article, je boucle le quatrième opus de mon défi de fin d’année.

Ça y est tu t’es décidé(e) à prendre ton billet d’avion pour La Havane ou Santiago et tu cherches quelques compagnons de voyages à glisser dans ta valise ? Ou alors tu es en manque de lectures cubaines ? Je te propose la sélection qui m’a accompagnée dans les mois de préparation, sur place et encore maintenant quand j’ai envie de retrouver l’ambiance de l’île.

Côté guides

Question guides, je suis une fan inconditionnelle des éditions Autrement. J’aime beaucoup les lignes éditoriales de Lonely Planet pour leur côté exhaustif. J’adore aussi les National Geographic et Geoguide pour la qualité des illustrations et des photos et leur aspect plus journalistique et leur éthique de voyage. C’est donc vers eux que je suis allée chercher lorsque j’ai fait un tour à la bibliothèque à la recherche d’inspiration pour les visites. Je ne sais pas vous, mais j’ai un peu de mal à acheter des guides de voyages car si ils sont très utiles avant et pendant le séjour, ceux qui me plaisent sont souvent assez chers et je ne sais jamais trop quoi en faire une fois rentrée. Alors ils finissent par trôner dans ma bibliothèque en mode ramasse poussière… Du coup, depuis quelques années, je préfère les emprunter…

Concernant Cuba, le plus difficile n’est pas de trouver un guide sur la destination mais de choisir parmi la pléthore de propositions sur le marché. Nos trois chouchous ont donc été

Cuba, National Geographic

Bien conçu, il est intéressant si tu prévois de passer une grande partie de ton séjour dans le grand Nord. Ce guide, comme son nom l’indique n’est pas consacré à la Finlande uniquement mais à toute la Laponie. Aussi, si tu prévois de pousser l’aventure jusqu’au Cap Nord ou découvrir la Suède et la Norvège, c’est celui-ci qu’il te faut car il fait un tour d’horizon de toutes la Laponie. Il a aussi l’avantage de son petit prix, d’exister en version numérique pour moins de 10 € et en version l’essentiel de la Laponie pour moins de 5€.

En ce qui nous concerne, nous y avons trouvé des idées de visites intéressantes comme celles de la mine de Pyha-Luotso que nous avons précieusement notées avant de le ramener à la bibliothèque.

Cuba, Lonely Planet, 24 €

Très complet, il aborde à la fois le côté culturel qui me tient tant à coeur et les suggestions d’hébergement ou de visites. Après de longues soirées d’études, c’est finalement celui-ci qui a sauté dans notre valise et nous a accompagné pendant notre road-trip.

Nous avons utilisé la seconde édition du guide. Nous avons bien aimé ses propositions d’itinéraires qui nous ont aidées à organiser nos hébergements et les étapes de notre séjour et la qualité égale de ses suggestions quelles que soient les régions que nous avons visitées. Une fois sur place, il nous a apporté les compléments d’information dont on avait besoin pour mieux aborder ou compléter nos visites.

Pour moi, son seul point négatif, c’est son prix…

Coté littérature

Pour les classiques : Le vieil homme et la mer, d’Ernest Hemingway

Ernest Hemingway a passé de longues années à La Havane, au point d’en faire aujourd’hui partie du décor. Dans ce roman, publié en 1951 et qui reçut le prix Pulitzer, nous partons en mer avec Santiago, un vieux loup de mer cubain pour une partie de pêche au gros.

Attention, point ici de yacht à moteur suréquipé, ni de canne avec des moulinets. Santiago pêche à l’ancienne, à la ligne, à la seule force de ses mains pour remonter ce marlin qui lui donne tant de fil à retordre et avec qui pendant de longues heures, il partagera ses considérations sur la vie.

La version que j’ai lue pour ma part était extraite des Oeuvres complètes d’Hemingway publiées chez la Pléiade, mais pour une lecture plus familiale, cette version illustrée par François Place dont tu peux retrouver quelques planches ici est particulièrement réussie.

Si tu es fan de BD, tu peux aussi aller voir du côté de l’adaptation de Thierry Murat chez Futuropolis.

Pour découvrir la figure du Che : Carnets de voyages, Ernesto Guevara

Voyage à motocyclette, Ernesto Che Guevara

Dans ce livre, adapté au cinéma par Walter Sales dans le film Carnets de Voyages, on découvre les aventures d’Ernesto, alors étudiant en médecine, et de son ami, Alberto Granado. Au début de l’année 1952, pendant plusieurs mois, à bord de la Poderosa, leur moto, ils sillonnent les routes d’Amérique du Sud, à travers l’Argentine, la Bolivie, le Chili. Les rencontres faites le long de ce voyage, les injustices sociales qu’il rencontre au cours des étapes de son voyage ainsi que son engagement auprès des populations locales vont poser les bases de son combat politique qui va ensuite le conduire à rejoindre le mouvement du 26 juillet et la guerilla menée par Fidel Castro.

Une plongée dans l’histoire d’une icône du XXè siècle : La femme qui pleure de Zoé Valdes

Zoé Valdes est exilée à Paris depuis de nombreuses années. En 2007, elle entreprend de raconter le voyage qui a conduit Dora Maar, photographe égérie des surréalistes et maîtresse éconduite de Picasso, à Venise, en compagnie de James Lord et Bernard Minoret. Ce roman est un va et vient entre les recherches et les rencontres de Zoé Valdes et les épisodes de la vie de Dora Maar, qui l’ont conduite à la folie et à ce voyage à travers les rues de la Serenissime.

Au fil des pages, l’autrice nous livre les grandes lignes de la vie de cette femme indépendante mais elle revient aussi sur son existence sur son île, son engagement politique et ses années d’exil.

Un journal apocryphe : Poser nue à La Havane de Wendy Guerra

Autre plume cubaine connue pour son engagement politique, Wendy Guerra nous livre dans ce journal apocryphe sa version de la venue d’Anais Nin à La Havane, au début des années 20. La jeune fille, alors fiancée à un riche Américain quitte New York pour quelques semaines afin d’aller rendre visite à sa famille à Cuba. On y découvre une capitale cubaine au sommet de sa splendeur, la langueur de la vie dans les plantations, mais aussi l’engagement de la jeunesse. Wendy Guerra interprète donc à partir des bribes de son journal, son éveil à la sensualité, ses premiers pas en tant que modèle pour les artistes de l’Ecole Nationale des Arts de La Havane.

Ce roman de 312 pages est assez différent de ces productions habituelles, plus contemporaines et davantage consacrées aux changements que connaît l’île depuis quelques années. Elle est aussi l’auteur de Tout le monde s’en va, Mère Cuba et Un dimanche de Révolution.

Un roman musical : Dieu n’habite pas La Havane de Yasmina Khadra

J’ai découvert ce livre il y a peu. Je ne l’avais donc pas lu avant d’aller à Cuba mais il se trouve que le hasard fait bien les choses. Dans ce roman sorti en 2016, Yasmina Khadra, auteur algérien dont la plume a été maintes fois récompensée, nous amène suivre Don Fuego, un guitariste et chanteur sexagénaire qui se voit du jour au lendemain remercié du cabaret dont il faisait les beaux jours, ou plutôt les belles nuits, depuis des années. Sans emploi, privé de public et de la flamme qui l’habite, il se retrouve à errer dans les rues de La Havane à la recherche d’une gloire qui l’a désormais quitté. De retour dans son quartier, il rencontre Mayensi, une jeune fille, rentrée clandestinement dans la capitale à la recherche d’une vie meilleure. Il en tombe sous le charme, prêt à oublier les 40 ans qui les sépare.

On voyage dans ce livre entre La Havane des touristes et les quartiers de Regla et Casablanca que nous avions visité lors de notre séjour dans la capitale cubaine. Le style est beau, les personnages sont attachants et je me délecte à redécouvrir ces deux quartiers qui nous avaient permis de prendre une pause alors que nous étions fatigués de l’agitation de Habana Vieja et du Malecòn.

Une romance : L’année prochaine à La Havane, de Chanel Cleeton

Je te laisse avec le résumé éditeur de cette romance publiée chez Charleston que je viens tout juste de découvrir dans le C’est lundi que lisez vous ? du blog Les paravers de Millina.

La Havane, Cuba, 1958
Elisa Perez et ses trois soeurs sont les joyaux de la dynastie sucrière familiale. Tandis que les hommes Perez président à la destinée du pays, elles évoluent dans un monde fait de luxe et d’oisiveté. Pourtant, les combats font déjà rage dans l’est du pays et bientôt la guerre civile frappera au cœur même de La Havane. Tandis qu’un monde s’éteint, un autre est en train de naître. Et la rencontre d’Elisa avec Paulo, un jeune révolutionnaire idéaliste, la précipitera au cœur du conflit.
Entre loyauté familiale, passion et idéologie, son destin va basculer, ainsi que celui de tout un peuple.
Soixante ans plus tard, la petite-fille d’Elisa, Marisol, découvre La Havane, cette ville qui a abrité les plus grandes joies et les plus grands drames de la vie de sa grand-mère…

Elle a piqué ma curiosité avec ce titre qui vient de sauter dans ma wishlist, je viendrai te dire ce que j’en ai pensé dès que je l’aurai lu.

Et pour les schtroumphs alors ?

Sur Cuba, les publications ne se bousculent pas au portillon pour les enfants. Outre des éditions sympas du Vieil homme et la mer dont on a parlé plus haut, la littérature jeunesse, je n’ai trouvé que deux titres pour raconter Cuba aux enfants.

Un recueil de contes pour enfants : 18 contes de Cuba de Françoise Rachmuhl

18 contes de Cuba de Françoise Rachmuhl

J’avais trouvé ce petit recueil de contes des origines à la bibliothèque. Il est plutôt chouette pour découvrir les histoires et les traditions qui se cachent derrière les orishas. Aujourd’hui il n’est plus édité mais il est encore disponible sur les sites de libraires spécialisés dans l’occasion.

Un album graphique : KO à Cuba de Camille de Cussac

K.O à Cuba Camille de Cussac

En voyant cet album à la bibliothèque, je me suis empressée de le glisser dans mon sac pour t’en parler dans cet article. Les albums sur Cuba sont tellement rares. Au final, j’ai eu du mal à accrocher à cette histoire de combat de boxe et malgré ses illustrations graphiques et pleines de couleurs, je n’ai pas réussi à rentrer dans cette histoire.

Côté ciné : des classiques aux blockbusters

Cuba et le cinéma, quelle histoire ! Malheureusement, on n’a que peu accès aux productions cubaines à l’international. Mais avant de partir pour te mettre dans l’ambiance voici quelques films à voir absolument. La Havane a tout d’un décor de cinéma et l’article que je lui avais consacré dans notre carnet de voyage cubain était d’ailleurs truffé de références au 7è art.

Le classique : Buenavista Social Club de Wim Wenders

Si tu ne dois en voir qu’un avant de partir, c’est sûrement celui-là. Sorti en 1999 et maintes fois primés, il a ramené sur le devant de la scène les joyeux papis du Buenavista Social Club, quarante ans après la destruction de leur fief.

Dans ce documentaire qui suit la reformation du groupe et son ascension à l’international, Wim Wenders, nous fait un joli portait de ces guajiros musiciens qui ont vu suite à la sortie du film leur fin de carrière prendre un second souffle.

C’est à travers ce film que j’ai attrapé le virus de Cuba, et mis le pied dans le monde de la musique cubaine. Où que tu ailles, ce sera la bande son de ton séjour, alors, cours le regarder si tu ne l’as pas encore fait… Chan chan finira sûrement par te faire le même effet qu’All I want for Christmas is you en période de fêtes…

La comédie musicale pour les romantiques indécrottables : Dirty Dancing 2 – Havana Nights

Avant toutes choses, je me dois d’être honnête avec toi. Si tu ne l’as pas vu, ce n’est pas vraiment une suite de Dirty Dancing, ni un prequel. C’est simplement un film qui reprend le principe que l’on a adoré dans Dirty Dancing. Une jolie fille de riche qui tombe éperduement amoureuse d’un serveur de son hôtel de luxe qui se voudrait être une espèce d’Hotel Nacional, dans La Havane à la veille de la chute de Batista. Bien entendu, la danse les rapproche et la suite, pas besoin d’être scénariste à Hollywood pour la deviner.

Ce film n’a de cubain que son intrigue et la référence dans son titre, pour le reste, il a été tourné en studios et pour les prises extérieures à Porto Rico. Ce n’est pas là que tu pourras te familiariser aux vues de La Havane, mais la BO est plutôt sympa et les scènes de danse sont plutôt réussies.

Les blockbusters : Fast and furious 8 et The Cuban Network

Le tournage de ce huitième volet de la franchise Fast and Furious à La Havane avait fait le buzz. Fort de symboles, il marquait le début du rapprochement de Cuba avec l’industrie du cinéma hollywoodien. Il faut dire qu’ils avaient mis les petits plats dans les grands entre vues aériennes, carros dopés à la nitro et reggaeton pour faire de La Havane et de ses vieilles américaines l’une des stars du film au même titre que le casting du film.

J’avais vu les deux premiers films quand j’étais ado pour suivre les copains au ciné et n’étant pas une grande fan de sports mécaniques, je t’avoue que je n’ai regardé celui-ci que pour son décor… Je crois que WanderlustDad s’est endormi une fois qu’ils ont quitté Cuba. Mais aussi bien pour le symbole, que pour ces premières scènes, il vaut la peine d’être vu. Si tu aimes le reggaton, la BO est plutôt cool avec ses titres signés Pitbul, Camila Cabello, Pinto Wahin, Ricky Luna…

Avec son casting de rêve dans lequel on retrouve Penelope Cruz et Gael Garcia Bernal qui avait déjà joué le Che dans Carnets de voyages de Walter Sales dont je te parlais plus haut, voilà un film que je n’ai pas encore eu l’occasion de voir depuis sa sortie en début d’année mais que j’ai très envie de découvrir en VO.

Voilà pour cette petite sélection, qui peut encore s’enrichir de nouvelles lectures. Et toi déjà parti ou en partance, quels sont tes livres de chevet ?

A bientôt 😉